Adoption d’un animal trouvé ou errant : démarches, lois et conseils pour agir en faveur des animaux abandonnés

11 juillet 2025

Que faire lorsque l’on trouve un animal errant ? Premier réflexe et obligations légales

Trouver un animal errant, blessé, ou manifestement abandonné, suscite spontanément le souhait de lui venir en aide. Mais quelles sont les démarches à suivre pour réellement l’aider, tout en respectant la loi ? La protection animale s’appuie autant sur la générosité individuelle que sur un cadre juridique bien précis, souvent mal connu. À Nice et dans de nombreuses communes de France, les signalements d’animaux errants sont quotidiens. Selon le ministère de l’Agriculture, plus de 100 000 animaux de compagnie sont abandonnés chaque année en France, un chiffre qui ne cesse d’augmenter lors des périodes estivales (Source : Fondation 30 Millions d’Amis). Sur le terrain, chaque acte compte mais nécessite quelques étapes incontournables.

  • Sécuriser l’animal : S’il s’agit d’un chat ou chien, veillez à son état général, signalez-vous doucement et évitez les gestes brusques pour ne pas le stresser ou provoquer une fuite dangereuse (routes, rails, etc.).
  • Vérifier l’absence de danger immédiat : Ne prenez pas de risque pour votre sécurité ou celle des passants (éviter d’attraper un chien apeuré qui pourrait mordre).
  • Se renseigner auprès des riverains : Questionner le voisinage ou commerçants aux alentours est souvent une étape éclairante, surtout dans les petites communes.
  • Contrôler la présence d’un collier ou d’une identification : En France, l’identification des chiens (et chats depuis 2012) est obligatoire mais souvent négligée ; pourtant, c’est le meilleur moyen de retrouver le propriétaire (Source : I-CAD).

La législation autour des animaux errants : ce que dit la loi française (2024)

Selon l’article L211-19 du Code rural et de la pêche maritime, un animal trouvé sur la voie publique peut être considéré comme "errant" après certaines vérifications. Toute personne qui découvre un animal errant a l’obligation de le signaler aux autorités compétentes, à savoir la mairie, la police municipale ou la gendarmerie. Cette étape s’applique à tous, y compris pour les citoyens motivés par une démarche d’adoption.

À Nice, le service de la police municipale dispose d’une brigade animalière qui intervient dans la prise en charge des animaux errants ou blessés. Elle travaille avec le refuge municipal et des associations partenaires. Le schéma, dans la plupart des villes du département :

  1. Signalement à la mairie/police municipale.
  2. Capture, prise en charge dans un refuge ou une fourrière agréée (délai légal de garde : 8 jours ouvrés minimum).
  3. Recherche du propriétaire (grâce à la puce, au tatouage, aux annonces).
  4. Passé ce délai, si aucun propriétaire ne se manifeste, le transfert vers l’adoption peut être envisagé.

Tenter de conserver l’animal sans passer par cette étape officielle, même si l’intention est bonne, vous expose au risque d’être accusé de "recel" d’animal ou de vol involontaire (article 311-1 du Code pénal). La loi vise à protéger aussi bien le propriétaire légitime (s’il existe), l’animal (pour éviter les trafics ou l’exploitation) et la future famille adoptive (traçabilité).

Adopter un animal trouvé : comment ça se passe concrètement ?

Du signalement à l’adoption : le parcours type

Après le signalement de l’animal à la mairie ou aux services compétents, la fourrière municipale détient l’animal le temps légal. Ce délai de garde (8 jours ouvrés, soit en réalité parfois jusqu'à 12 jours), permet au propriétaire de se manifester. Dans plus de 70 % des cas pour les chats en fourrière, aucun maître ne vient les réclamer (Source : Fondation Brigitte Bardot, chiffres 2023).

  • Si l’animal est réclamé : Il est restitué à son propriétaire, qui devra généralement régler certains frais (frais de fourrière, identification si absente, vaccins...)
  • Si l’animal n’est pas réclamé : Il devient légalement "adoptable" par de nouveaux maîtres, via le refuge ou l’association gestionnaire.

A noter : il arrive que le particulier ayant trouvé et signalé l’animal soit prioritaire pour l’adopter, mais ce n’est pas automatique. La structure d’accueil va s’assurer de l’aptitude de la personne à adopter, comme pour toute adoption responsable.

  • L’identification à votre nom est systématique et obligatoire (puce électronique ou tatouage).
  • La stérilisation est parfois rendue obligatoire (notamment pour les chats).
  • Des frais d’adoption sont généralement demandés (participant aux coûts vétérinaires).

Cas particulièrs : chatons, chiots, faune sauvage

  • Chatons et chiots : Le motif du "petit animal perdu" touche particulièrement le public, mais attention : ils nécessitent plus de soins et doivent être gardés auprès de leur mère quand c’est possible. Les abandons de portées non désirées sont fréquents dans la région PACA, surtout au printemps.
  • Faune sauvage : La prise en charge est alors strictement interdite pour les particuliers, excepté pour mise en sécurité d’urgence. Ces animaux doivent être signalés à l’Office français de la biodiversité (OFB) ou à un centre de soins spécialisé (Exemple local : Centre de sauvegarde LPO PACA à Villefranche-sur-Mer qui répond 7j/7 en période de nidification).

Peut-on vraiment adopter immédiatement un animal trouvé ?

Certaines municipalités proposent des "pré-adoptions" où un animal trouvé peut rester chez la personne qui l’a recueilli, mais toujours sous contrôle de la fourrière le temps réglementaire. Il est crucial de respecter ce cadre, même face à l’urgence émotionnelle, pour des motifs de responsabilité civile et d’identification.

Il existe toutefois des exceptions, en particulier dans les villages où il n’y a pas de fourrière rapide : la police municipale peut proposer au particulier une garde temporaire sous condition d’engagement formel.

Pourquoi ces procédures ? Place à la pédagogie

Certains visiteurs du blog s’émeuvent de la "lourdeur" des démarches. Pourtant, ces procédures sont là pour :

  • Permettre les retrouvailles avec un maître légitime : chaque année à Nice, plusieurs dizaines de chiens et chats retrouvés après des semaines, grâce au réseau de signalement officiel.
  • Protéger l’animal contre une adoption précipitée ou inadaptée.
  • Eviter les trafics et garantir le suivi vétérinaire.

D’après la SPA, plus de 20 % des animaux récupérés en fourrière retrouvent ainsi leur foyer d’origine, grâce à l’identification et aux démarches officielles (Source : SPA France, rapport annuel 2023).

Démarches pour aider au mieux un animal trouvé : conseils terrain et numéros utiles

Voici les étapes à suivre localement, pour la région de Nice mais aussi partout en France :

  1. Signaler l’animal : Appelez la police municipale, la gendarmerie, ou la mairie. À Nice, composez le 3906 (Service Animalier Ville de Nice).
  2. Garder l’animal en sécurité : Proposez un abri provisoire si l’animal ne présente aucun danger et que la police municipale valide ce point.
  3. Relayer l’alerte sur les réseaux sociaux locaux : Groupes Facebook dédiés (ex. : "Animaux perdus/trouvés Côte d’Azur"), plateformes comme Filalapat ou PetAlert.
  4. Vérifier la présence d'une puce : Tout vétérinaire accepte gratuitement de vérifier l’identification électronique.
  5. Respecter le délai légal avant tout acte d’adoption : Laissez le refuge/fourrière vous guider, puis formulez officiellement votre souhait d’adopter.

Ce qu’il faut anticiper avant toute adoption d’un animal trouvé

Accueillir un animal trouvé bouleverse souvent une routine, mais un geste spontané devient un engagement durable. Les refuges azuréens rappellent la nécessité d’anticiper certains points :

  • Budget : Même si "l’adoption coûte moins cher que l’achat", la prise en charge globale pèse vite : frais d’identification, vaccinations, alimentation de qualité, stérilisation.
  • Temps et disponibilité : Un animal trouvé peut se montrer craintif, désorienté, malade ou porteur de parasites. La patience et la disponibilité sont essentielles dans la phase d’adaptation.
  • Relation avec d’autres animaux : La cohabitation peut nécessiter du temps et quelques règles de présentation (interroger le refuge pour des conseils personnalisés).

À Nice, la Maison SPA (Corniche Fleurie) propose d’ailleurs des sessions “primo-adoptants” pour accompagner les candidats à l’accueil d’un animal trouvé (ateliers, conseils, rencontres avec des bénévoles expérimentés).

Ce que témoignent les adoptants de la région

Les histoires locales illustrent la réalité derrière les démarches :

  • À Cagnes-sur-Mer, une famille a adopté “Milo”, un chien retrouvé sur la plage, d’abord pris en charge par la police municipale, puis adopté suite au délai légal. La famille raconte que les formalités ont permis de soigner une ancienne blessure jamais traitée, détectée par le vétérinaire du refuge.
  • Sur les collines de Nice-Nord, le cas de “Minette”, chatonne trouvée près d’un terrain vague : après un signalement, passage en fourrière et soins, elle a pu être adoptée par la personne l’ayant trouvée, après contrôle du refuge pour l’adéquation du logement.

Une enquête de 2022 menée par la Région PACA auprès des refuges locaux relève que 11 % des nouveaux adoptants ont d’abord connu l’animal lors d’une situation de "sauvetage" en rue ou dans la nature.

Adopter un animal trouvé : un geste fort, une responsabilité partagée

Accompagner un animal trouvé vers une nouvelle vie implique bien plus qu’un simple passage de collier. Cela exige le respect du cadre légal, des démarches responsables, et une mobilisation de tous les acteurs locaux : particuliers, services municipaux, associations, vétérinaires. À Nice comme dans de nombreuses villes, chaque adoption légale contribue à la fois au bien-être des bêtes et à la dignité de la communauté humaine. Apprendre à reconnaître les étapes clés, respecter les procédures, se montrer patient : voici les vrais leviers d’une adoption réussie.

Le cheminement peut sembler long, mais il protège tous les maillons de la chaîne, et offre à l’animal une famille choisie, préparée et bienveillante. Pour toute question, les refuges locaux, la police municipale ou les associations (GALA incluse) restent à disposition des habitants engagés pour le respect et la protection des animaux errants.

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